La sécurité d’un vol commence au sol, et l’EASA rend les aéroports plus sûrs depuis 2014. Les travaux de l’EASA concernant les aéroports portent sur tout ce que vous voyez lorsque vous regardez par la fenêtre en attendant votre vol, ainsi que sur beaucoup d’autres choses invisibles mais néanmoins en place pour garantir la sécurité.
Commençons par une petite explication terminologique: dans le «jargon aéronautique de l’EASA», les aéroports sont appelés «aérodromes». Dans cet article d’EASA Light, nous continuerons d’utiliser le terme «aéroport(s)», mais prenons un moment pour examiner ces deux termes.
Qu’est-ce qu’un aérodrome?
Un aérodrome est une zone définie d’un aéroport qui est utilisée pour l’arrivée, le départ et les évolutions en surface des aéronefs. Les aérodromes comprennent les terrains d’aviation, les héliports, les aéroports et les bases aériennes militaires.
Pourquoi l’EASA fait-elle référence aux «aérodromes» plutôt qu’aux «aéroports»?
Outre les infrastructures utilisées par les avions, un aéroport dispose d’un ou de plusieurs terminaux avec des magasins, des parkings et d’autres installations, qui ne sont pas utilisés pour les opérations aériennes. Tandis qu’un aérodrome fait généralement partie d’un aéroport, toutes les zones d’un aéroport ne sont pas incluses dans la réglementation de l’UE relative à la sécurité des aérodromes. Cette réglementation ne s’appliquant qu’à l’infrastructure utilisée par les aéronefs, l’utilisation du terme technique «aérodrome» est préférée.
Quel est le rôle de l’EASA en ce qui concerne les aéroports?
Les aéroports sont complexes par nature et constituent un élément clé du réseau de transport, en assurant des déplacements sûrs et rapides. Ils sont le point de convergence des exploitants d’aéroports, des compagnies aériennes, des prestataires de services d’assistance en escale et des fournisseurs de services de navigation aérienne. Les aéroports sont intégrés dans le mandat de l’EASA depuis 2009. C’est à cette date que la Commission, en accord avec les États membres (UE + États de l’AELE: Norvège, Suisse, Islande et Lichtenstein), a décidé que certains aéroports devront appliquer les règles de sécurité communes de l’UE. L’EASA s’est vu confier le mandat d’élaborer ces règles, qui ont ensuite été adoptées par l’Union européenne. Les premières règles aéroportuaires de l’UE ont été publiées en 2014 et ont été mises à jour à plusieurs reprises depuis afin de garantir un niveau élevé de sécurité dans les aéroports.
L’EASA prépare les règles pour les autorités compétentes qui supervisent les aéroports, ainsi que les règles pour l’organisation et l’exploitation des aéroports. Ces règles sont contenues dans les modalités d’exécution, les moyens acceptables de mise en conformité et les documents d’orientation du règlement nº 139/2014. En outre, les experts de l’EASA préparent les spécifications de certification pour la conception des infrastructures aéroportuaires, sur la base des règles de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Un nouvel acte législatif attendu d’ici la fin de l’année 2024 traitera également de l’assistance en escale.
Si vous souhaitez en savoir plus, consultez les règles de l’EASA pour les aéroports.
Quels aéroports doivent appliquer les règles de sécurité communes de l’UE?
Aéroports répondant aux critères suivants:
- a) ouverts au public;
- b) assurant un transport aérien commercial; et
- c) disposant d’une piste aux instruments revêtue de 800 mètres ou plus, ou servant exclusivement aux hélicoptères utilisant des procédures d’approche ou de départ aux instruments;
Toutefois, certains aéroports peuvent être exemptés de l’application de ces règles par l’État membre concerné, pour autant que leur trafic reste faible: moins de 10 000 passagers de vols commerciaux et pas plus de 850 mouvements d’aéronefs liés à des opérations de fret par an.
Plus de 500 aéroports répondent aux critères énumérés ci-dessus, tandis qu’environ 130 aéroports ont été exemptés pour faible trafic, ce qui laisse un total de 400 aéroports qui appliquent les règles de sécurité de l’UE dans ce domaine.
Vous pouvez facilement savoir si votre aéroport de destination ou de départ relève de la compétence de l’EASA. Il suffit de le chercher ici. Ne soyez pas surpris de voir dans la liste des aéroports situés à la Réunion, en Guadeloupe, en Martinique ou au Svalbard. Ces aéroports appartiennent aux «territoires d’outre-mer» dans lesquels les règles de l’UE sont également applicables.
Votre parcours dans l’aéroport en tant que passager et la manière dont l’EASA en assure la sécurité
L’embarquement de votre vol est sur le point de commencer. Vous atteignez l’aéronef soit par une passerelle d’embarquement reliée directement à celui-ci, soit en bus, soit simplement en marchant sur l’aire de trafic. Votre sécurité est régie par les règles de sécurité aéroportuaire de l’UE qui garantissent votre sécurité jusqu’à votre arrivée dans l’avion.
Vous êtes assis à l’intérieur de l’avion qui se prépare à circuler au sol. Tout un système est mis en place pour éviter les collisions sur l’aire de trafic, les voies de circulation ou la piste, avec d’autres avions, des véhicules ou des personnes, et pour que votre avion atteigne sa position de départ en toute sécurité. Jetez un coup d’œil par le hublot: vous remarquerez des marquages sur la chaussée et des panneaux de signalisation. S’il fait nuit ou si la visibilité est mauvaise, vous remarquerez également que les feux de balisage sont allumés - ce qui est également réglementé par l’EASA.
Par exemple, les couleurs des marquages sur la chaussée désignent certains endroits de l’infrastructure aéroportuaire. Si vous voyez des marquages jaunes, votre avion se trouve soit sur l’aire de trafic, soit sur une voie de circulation. Les marquages blancs signifient que votre avion a atteint la piste. Étant donné que les aéroports sont utilisés par des avions et des pilotes du monde entier, tous les aéroports ont les mêmes marquages et lumières et doivent se conformer aux mêmes exigences de conception afin de ne pas créer de confusion chez les pilotes, qui peuvent se déplacer en toute sécurité indépendamment de la localisation de l’aérodrome.
Votre avion décolle ou atterrit. Ce sont les phases les plus risquées du vol. Les règles de sécurité aéroportuaire de l’UE garantissent que la piste est correctement conçue et que sa surface est maintenue dans un état adéquat, libre d’obstacles et de débris. En outre, les services de lutte contre l’incendie et de sauvetage des aéroports sont prêts à intervenir immédiatement en cas d’urgence et leurs capacités sont définies dans la même réglementation.
Ces professionnels font partie des héros méconnus de la sécurité aérienne. Nous espérons toujours ne pas avoir besoin d’eux, mais nous veillons à ce qu’ils soient là en cas de besoin.
Aéroports et principales zones à risque
En raison de la nature complexe des aéroports, leurs opérations peuvent être risquées et c’est pourquoi les questions liées à la sécurité doivent être identifiées, traitées et contrôlées. L’EASA collabore avec ses parties prenantes pour identifier les problèmes de sécurité et convenir des moyens de les résoudre. À la suite de ces travaux, plusieurs problèmes de sécurité ont été recensés, se sont vu attribuer un niveau de priorité et ont été liés à un domaine de risque clé.
Les principaux domaines de risque consistent en la détermination des types d’accidents les plus probables auxquels un événement aurait pu donner lieu. Pour en savoir plus sur les éventuels problèmes de sécurité concernant les aéroports et sur la manière dont ils sont liés aux 10 principaux domaines à risque, vous pouvez consulter le plan européen pour la sécurité aérienne.
La plupart des problèmes de sécurité identifiés dans les aéroports sont liés au domaine de risque clé des «dommages au sol» et découlent des activités d’assistance en escale. C’est la raison pour laquelle la décision a été prise de réglementer également les activités d’assistance en escale. Cette nouvelle réglementation devrait être publiée d’ici la fin de l’année 2024, comme mentionné précédemment.