Associés à l’énergie électrique ou à d’autres types de propulsion innovante, les aéronefs capables de décoller et d’atterrir verticalement (ci-après «ADAV») peuvent réduire l’empreinte environnementale de l’aviation en matière d’émissions et de bruit. Ils sont envisagés pour répondre à plusieurs défis auxquels les environnements urbains sont confrontés, notamment la fourniture de soins aux personnes malades ou blessées.
Traditionnellement, l’assistance médicale par voie aérienne repose sur des services médicaux d’urgence assurés par hélicoptère (SMUH) et par avion. Ce dispositif pourrait bientôt être complété par des ADAV assurant des vols pour des missions médicales en zone urbaine, c’est-à-dire des aéronefs capables de décoller et d’atterrir verticalement pour des services médicaux d’urgence.
En 2019, l’EASA a demandé aux citoyens de classer les différents services médicaux possibles par ordre d’utilité et voici ce qu’il en est ressorti:
Transport de personnes blessées à l’hôpital
Le transport aérien de personnes blessées ou malades, au lieu du transport par ambulance terrestre, peut permettre de réduire le temps de déplacement. Il offre en outre une solution moins dangereuse en évitant que des blessures supplémentaires ne se produisent pendant le transport.
Livraison de fournitures médicales par ADAV et systèmes d’aéronefs sans équipage à bord (UAS)
En cas de fournitures médicales nécessaires, le facteur temps est essentiel.
Un UAS serait capable d’effectuer le transport médical de matériel ou d’organes environ 73 % plus vite qu’une ambulance (en prenant l’exemple d’un trajet à Berlin, un jeudi soir, à l’heure de pointe).
Transport de personnel médical d’urgence
Le transport aérien d’un médecin, d’un secouriste ou d’un infirmier spécialisé sur le lieu d’un accident ou auprès d’une personne gravement malade permet de prodiguer rapidement les premiers soins tout en optimisant les ressources, même si le transport final du patient s’effectue via une ambulance terrestre.
Gestion des catastrophes à l’aide des ADAV et UAS
En cas de catastrophes naturelles ou de tout autre type d’incidents impliquant un grand nombre de victimes, les ADAV peuvent permettre d’acheminer le personnel et le matériel sur les lieux, en particulier si l’accès par la route est compromis. Ils peuvent également servir de soutien, notamment dans le cadre d’activités de recherche et de sauvetage ou de reconnaissance des lieux.
Une aide médicale par voie aérienne là où vous en avez besoin
Le recours au secours et à l’assistance médicale par voie aérienne grâce aux ADAV permet aux équipes médicales d’accomplir leurs missions dans des zones densément peuplées. L’EASA a proposé de concevoir des vertiports pour permettre à ces aéronefs d’atterrir. Plus facilement intégrables en centre-ville, ces vertiports peuvent s’implanter non seulement au sommet de grands bâtiments, mais également dans d’autres zones désignées où une assistance pourrait s’avérer nécessaire.
- Consultez notre article sur les vertiports afin de savoir quelles sont les exigences à remplir et quels sont les aspects opérationnels à prendre en considération.
Pourquoi envisager les ADAV pour les services médicaux d’urgence (SMU)?
Cinq raisons principales justifient l’utilisation des ADAV pour les SMU:
Temps de réponse plus rapide: Les ADAV peuvent contribuer à réduire le temps de réponse (entre le moment où un appel à l’aide est lancé et celui où le personnel médical arrive sur les lieux) si leur acheminement peut se faire depuis des plates-formes situées à proximité.
Niveau sonore: Les études soulignent que les ADAV ont la capacité de réduire les nuisances sonores.
Durabilité: Un aéronef électrique peut limiter les émissions.
Automatisation: L’automatisation pourrait grandement faciliter le pilotage des ADAV. Leur fonctionnement initial en tant qu’aéronefs autonomes n’est pas prévu; au lieu de cela, des pilotes seront aux commandes, assistés par des systèmes de commande de vol avancés.
Accessibilité financière: Bien que sophistiqués et sûrs, les ADAV devraient être mécaniquement moins complexes que les aéronefs traditionnellement utilisés dans les services médicaux d’urgence. L’acquisition de ces aéronefs et l’entretien garantissant la sécurité de leur fonctionnement pourraient donc s’avérer plus abordables.
Défis futurs pour les services médicaux d’urgence utilisant les ADAV
Le recours aux ADAV en tant que taxis aériens est une chose, mais leur utilisation pour des services médicaux d’urgence implique d’aborder d’autres problématiques pour que cela soit réalisable. Voici quelques-uns de ces défis:
Équipage ou «charge utile»
Contrairement à un taxi aérien qui nécessite un seul pilote pour sa conduite, un membre d’équipage supplémentaire à bord est nécessaire pour les opérations SMU. L’équipage doit être composé:
- d’un pilote, qui possède également des connaissances médicales
- d’un médecin, d’un secouriste ou d’un infirmier spécialisé qui, pour sa part, fait office de membre d’équipage technique
Autrement dit, les ADAV devront supporter plus de poids et être plus grands que les taxis aériens monoplaces, afin de transporter également le matériel médical.
Performance
Les ADAV partiront d’une base opérationnelle d’aéronefs capables de décoller et d’atterrir verticalement pour des services médicaux d’urgence et devront disposer d’une autonomie suffisante pour mener à bien leurs missions. Une étude réalisée dans le cadre du système allemand SMU (REF) a suggéré un rayon d’autonomie minimal de 150 km.
En outre, les ADAV devront disposer de suffisamment d’énergie à bord pour pouvoir effectuer plusieurs décollages et atterrissages, car ces phases de vol sont généralement celles qui consomment le plus d’énergie.
Disponibilité de l’aéronef
Afin d’optimiser l’utilité de l’aéronef, celui-ci devra pouvoir voler:
- 24h/24, 7j/7, de jour comme de nuit, et disposer d’un équipement de vision nocturne adéquat. Dans toutes les conditions météorologiques (pluie, neige, rafales, etc.)
- Atterrir sur des sites inconnus/inexplorés, y compris des zones confinées, et décoller de ces sites, en tenant compte des performances de l’aéronef, de sa taille, du terrain et des obstacles.
L’EASA et la Commission européenne en première ligne
L’Europe est à l’avant-garde au niveau mondial en ce qui concerne la création d’un cadre réglementaire pour garantir que les ADAV puissent effectuer les missions prévues en toute sécurité. L’EASA et la Commission européenne ont été les premières à introduire des exigences techniques et des règles de fonctionnement pour les constructeurs, les exploitants, les pilotes et les concepteurs d’infrastructures afin de concrétiser cette vision.
L’établissement de règles permettra aux constructeurs et à l’industrie d’investir dans cette nouvelle technologie afin d’en faire bénéficier les citoyens et les patients.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les actions menées, jetez un coup d’œil sur la page EASA Pro où nous avons publié un communiqué de presse (en anglais uniquement).
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